Le triangle dramatique de Karpman ou comment rendre les relations en entreprise plus efficace ?

Le triangle dramatique de Karpman ou comment rendre les relations en entreprise plus efficace ?

 

gestion de conflit au travail


coaching et triangle dramatique

Les jeux psychologiques prennent place aussi bien dans la vie personnelle que dans le monde professionnel.

Mais ils ont un coût important pour le bien-être et la performance d’une organisation car ils sont générateurs d’inefficacité, de sentiments négatifs, de conflits négatifs, ils sont consommateurs de temps et ils ne résolvent en rien les situations problématiques.

En terme de management et de leadership, voir même de harcèlement moral, les éléments ci-dessous nous semblent éclairant pour tous manager ou collaborateur. Connaitre le fonctionnement du processus décrit ci-dessous (triangle de Karpman),  permet de l’identifier et de limiter sont effet toxique dans les relations.

C’est un sujet que nous abordons parfois lors de coaching de managers notamment.

Un triangle de Karpman vraiment dramatique !

L’un des jeux psychologiques le plus commun est celui du «Triangle Dramatique » ou « Triangle de Karpman », concept qui a été mis en évidence par Stephen Karpman (psychologue américain des années 70) et entre dans le domaine de l’analyse transactionnelle (A.T.).

Le Triangle Dramatique (dramatique dans le sens grec : drama = théatre)

C’est un mode de fonctionnement relationnel qui fait partie des « jeux de manipulation » et qui est préjudiciable pour chaque personne impliquée. Il est a noter qu’aucun des protagonistes ne s’en aperçoit la plupart du temps !

Le Triangle Dramatique met en œuvre trois rôles, au sein d’une relation résolument dynamique, c’est-à-dire que chacun des participants va passer d’un rôle à l’autre, en fonction de l’évolution de la situation.

Les 3 rôles du Triangle Dramatique sont les suivants :

la coaching systemique au secours du triangle dramatique

Le rôle du Persécuteur : c’est le rôle du « méchant ». En entreprise, c’est celui qui va mettre en application des règles très dures, critiquer au lieu d’évaluer, humilier, établir des contrats peu clairs, être agressif, être dévalorisant,  pointer ce qui ne va pas, …    Son bénéfice : il exerce ainsi un pouvoir sur les autres                                                                        

Le rôle de la Victime : elle se plaint, se déclare incompétente, incapable, voit des difficultés partout. Dans ce rôle, elle se croit protégée.  Cette personne a sans cesse autant besoin d’aide que de critiques et de blâmes pour se sentir malheureuse. Pour elle même, cette personne se sent irréprochable, même si extérieurement, elle parait toujours découragée, incapable de prendre des décisions. Elle va attirer soit le Persécuteur, soit le Sauveteur. Son bénéfice : les autres s’occupent d’elle.

Le rôle du Sauveteur : il protège, s’interpose, sauve. Il est convaincu de devoir absolument faire quelque chose, et qu’il sait mieux faire que quiconque. Dans ce rôle, il pense que les autres sont incapables de se débrouiller seuls, de se prendre en charge, de reconnaître ce qui est bon pour eux. Il se pose en Sauveteur que les autres le veuillent ou non, alors qu’inconsciemment il ne veut sauver personne. Son bénéfice : il se sent valorisé, indispensable, irremplaçable.

Les comportements Persécuteur-Victime-Sauveteur sont rarement conscients, et il faut souvent de nombreux « jeux » destructeurs pour qu’une personne prenne conscience qu’elle « joue » et envisage de sortir de ses triangles de Karpman habituels.

Le problème de ce « jeu psychologique »  vient du fait que la communication n’est plus basée sur des faits et une lecture objective de la situation, mais sur la posture symbolique adoptée par chacun, comme dans une pièce de théâtre.

La relation entre alors dans une spirale négative, potentiellement conflictuelle, sans pouvoir aboutir à une solution. On peu même dire que chaque protagoniste va « rechercher » cette forme de relation pour en faire souvent son mode principal de communication au travail par exemple.

Exemple de « jeu » :

– Le Persécuteur rend son collaborateur coupable du temps perdu : « débrouillez-vous pour gérer votre temps ! »

– La Victime se laisse imposer des objectifs et des priorités. Elle croit qu’elle n’est pas capable de faire valoir ses propres projets : « je ne sais pas dire non. Je suis écrasé par vos objectifs et vos priorités »,

– Le Sauveteur abandonne ses projets personnels pour se mettre au service du collaborateur : « je n’ai pas de temps à moi (ou je n’en ai pas les moyens) mais je vais te venir en aide ».

A aucun moment, les protagonistes se mettent en posture d’analyse objective de la situation et de recherche de solutions.

Comment le coach peut permettre d’éviter ou d’aider à sortir de ces jeux psychologiques ?

Tout d’abord, le coach va permettre une prise de conscience du/des rôles habituels du coaché  (rappelons que les participants sont généralement inconscients): Persécuteur, Victime, Sauveteur. En général, on a chacun un ou deux rôles favoris. Cette prise de conscience est le préalable nécessaire au changement.

Ensuite, le coach va permettre au coaché d’identifier des comportements et des attitudes plus efficaces et qui vont lui permettre d’éviter de rentrer dans ces « jeux ».

Quelques exemples d’évolutions par un coaching :

– Apprendre à un Persécuteur à passer de « imposer son avis » à « donner son avis », lui apprendre à proposer une vision du monde différente, à  accepter de négocier, à accepter que les autres aient des avis différents et souhaitent faire les choses de manière différente que la sienne,

– Apprendre à une Victime à ne plus « imposer sa faiblesse ou sa souffrance » et à « demander de l’aide pour les tâches difficiles, négocier des délais », à s’affirmer, à affirmer son point de vue, poser ses limites, …

– Apprendre au Sauveteur à passer du « s’inquiéter pour l’autre » à « proposer son aide » : « je suis à ta disposition, si tu as besoin, tu peux venir me voir », proposer des feedbacks, ..

Le coach va également travailler avec son coaché sur l’apprentissage de méthodes de résolution de problèmes.

Ces problématiques ne peuvent être efficacement abordés que lors de coaching s’étalant sur 8 à 12 séances.

Christine Conti.

Coach et spécialiste R.H.

 

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