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Nous sommes souvent sollicités via ce blog pour intervenir dans le cadre d’entreprises ou d’organisations auprès de managers ou de collaborateurs pour « manque de confiance en soi » ou encore de « problèmes d’estime de soi« . Ce sont souvent les R.H. ou un N+1 qui nous demande si nous pourrions intervenir et « aider » la personne qui à ce « problème ».
Par expérience, ces démarches sont la plupart du temps générées par la recherche d’améliorations, de meilleurs résultats de la personne dans sa mission professionnelle, en général… Cela ce sont les objectifs apparents !
Manque de confiance en soi, problème d’estime de soi : oui, mais (systémiquement) pas que !
Ce qui est intéressant, c’est que de toute bonne foi ces responsables pensent avoir cerné (ou du moins identifié) le problème et il suffit donc de « soigner » la personne…
En tant que coach systémique certifié, cette démarche est souvent un indicateur de vigilance dans notre intervention. Est il certain que « le problème » est juste la manque de confiance en soi du collaborateur ?… ou bien ce manque de confiance en soi est il le signe apparent de l’iceberg ? Ou bien encore, ce collaborateur ne laisse-t-il pas inconsciemment son manque de confiance en soi déjà existant devenir le symptôme facilement identifiable d’un sujet plus systémique de relations ou de processus interne entre le N+1 et son équipe par exemple ?
Ce collaborateur à « manque de confiance en soi » est il inconsciemment devenu le bouc émissaire facile à désigner ?
Soyons explicite : le manque de confiance en soi est sans doute réel et agir sur cette limitation auprès du collaborateur ou manager est nécessaire, tout comme un coach professionnel qui intervient dans un tel contexte (à plus forte raison un coach systémique) ne manquera pas d’intégrer une lecture du « système » constitué par le coaché, le responsable RH, le N+1, éventuellement l’équipe… et lui-même !
En effet, si vous qui lisez cet article vous recherchez probablement une solution pérenne à cette situation, sachez que nous concevons notre métier en termes d’efficacité et de résultats bien sur. Et un travail avec le coaché aura probablement un impact sur le système dont il fait partie (son équipe, le tandem qu’il fait avec son N+1, etc).
En substance je dirais que le bénéfice d’un coaching de collaborateur pour « manque de confiance en soi » est souvent bénéfique pour tout l’environnement. Que ce soit par le développement du coaché dans son travail, la prise de conscience du N+1 (lors des réunions tripartites :coaché, N+1 et coach ; mais aussi en écho avec le changement de comportement du collaborateur !) …
Le coaching en entreprise est décidément un « art » gagnant-gagnant.
Comment remédier au manque de confiance en soi ?
Pour apporter un contenu plus « opérationnel » à vous lecteur de cet article, surtout si c’est vous qui considérez manquer de confiance en soi ou d’estime de soi, voici un rapide résumé de la « méthode » proposée par l’excellent et médiatique Christophe André (Psychiatre, enseignant à Paris X et grand spécialiste de la confiance en soi).
Une démarche en 5 étapes pour développer votre confiance en soi efficacement et durablement.
1) Observation et repérage des situations gênantes ou pénalisantes
Cette étape est essentielle, il s’agit de vous observer vous-même lors de contextes ou de situations ou vous vous sentez manquer de confiance en soi. Repérez vos dérobades.
Il s’agit de repérer les petites dérobades « automatiques », à décrire comment votre manque de confiance en soi se traduit dans votre vie quotidienne : timidités, impression que ce que vous dites ou penses est « idiot » « hors de propos », que vous êtes incapable de… (ex. parler en public, être meilleur que d’autres collègues dans certaines taches, persévérer dans une tâche difficile, etc).
Noter dans un cahier ou un smartphone ces observations pour les singulariser, les repérer en détails
En effet, on ne peut pas travailler sur un concept global de manque de confiance en soi, il est essentiel de repérer et détailler vos comportements selon les situations et ainsi disposer d’une liste la plus précise possible des points et des situations gênants.
Comme le manque de confiance en soi se nourrit du manque de confrontations aux situations (on évite d’affronter son problème) Vous pouvez vous entraîner peu à peu, à votre rythme, à affronter les situations difficiles. Sachez que vous avez tendance à éviter de vous confronter à ce qui dérange ou « fait mal » et c’est bien compréhensible ! Ainsi vous avez tendance à évitez énormément, vous ne vous confrontez pas avec vos points faibles, c’est un point très important à retenir.
2) Je ne suis pas parfait !
Il est possible que vous fassiez preuve d’un certain perfectionnisme en général. Vous n’osez pas faire certaines choses de peur de ne pas le faire parfaitement. Par exemple, vous n’osez pas poser une question par peur qu’elle ne soit pas assez intelligente ou claire, etc.
Vous n’êtes pas un super héro, pas un génie … c’est sans doute vrai et alors ?! vous êtes sans doute ni meilleur ni pire que votre entourage. Admettez le avec tolérance envers vous-même.
3) Établir un rapport amical avec soi, développer sa bienveillance
Votre premier effort de changement, sera d’établir un rapport amical avec vous-même. Là encore, la plupart des personnes qui ont un problème de confiance en soi sont très exigeantes, très dures vis-à-vis d’elles-mêmes.
Avant de vous « mettre en route » vers une meilleure confiance en soi vous aviez sans doute tendance à :
Lorsque vous échouiez, ou bien faisiez simplement une chose quotidienne comme faire une demande à quelqu’un. Une sorte de monologue intérieur très virulent se mettait en route automatiquement, centré sur la lecture négative et dévalorisante de la situation vécue. Vous vous dévalorisiez, vous disiez ne jamais y arriver, que vous étiez nul, ne valiez rien, etc.
Ce rapport d’auto-intoxication est constant et problématique.
Il faut apprendre à se parler à soi-même comme on parlerait à un ami. Lorsqu’un ami échoue ou a des difficultés, on ne lui dit pas qu’il est nul ou qu’il n’y arrivera jamais. On le soutient, on souligne ce qu’il a bien fait, on présente ce qui n’allait pas de façon factuelle et comme des indices pour les changements à accomplir et non comme des preuves d’incapacité définitives, on lui dit qu’il y parviendra peu à peu, etc. :
Devenez donc votre meilleur ami !
4) Ne pas nier mais discuter et échanger avec soi-même et les autres
Vous avez sans doute tendance à laisser penser que « c’est comme ça » qu’après tout, tout cela vous laisse indifférent, n’êtes que peu intéressé par tel ou tel objectif pas simple peur d’échouer ou d’être « ridicule ».
D’abord sachez que vous n’êtes pas seul à vivre cela ! Qu’une grande majorité des terriens en souffre à divers niveaux…
Parlez de vos doutes ou difficultés avec les autres.
Partager avec vos amis ou personnes bienveillantes vos doutes ou souffrances vous aidera à comprendre que vous êtes très nombreux à ressentir cela mais que ce qui diffère ce sont les stratégies personnelles pour surmonter et gérer ces doutes ou sentiments d’infériorité.
Vous decouvrirez ainsi que certains autres considèrent que leurs doutes ne doivent pas les empêcher d’agir, tandis que d’autres, trop gênés par ces mêmes doutes, ne bougeront pas pour ne pas prendre de risques, ou bien se jugeront immédiatement incapables ou nuls. Cette notion d’échanges et de discussions est très importante pour se sentir moins seul avec ce type de problème.
5) Se mettre en route et passer aux exercices!
On ne modifie pas les problèmes de confiance en soi en réfléchissant uniquement, mais en agissant petit à petit et courageusement, avec un regard bienveillant sur soi-même car c’est un chemin atteignable et réalisable même s’il est parfois peu facile… J’appelle cela la « politique des petits pas ».
Une fois établie la liste de toutes les petites situations que l’on a tendance à éviter (ne pas oser demander un renseignement dans la rue, une information à un vendeur, dire non), il faut planifier des programmes d’entraînement.
Passez aux exercices pratiques :
Par exemple, ceux qui ont peur de déranger les gens peuvent se donner comme objectif d’arrêter tous les jours X personnes dans la rue pour leur demander le chemin, l’heure ou tout autre renseignement. L’objectif n’est pas d’obtenir le renseignement ! Mais de se confronter à son angoisse, et de prendre peu à peu l’habitude d’affronter les situations que l’on évite et constater qu’il ne se passe rien de grave !
Comme un sportif commencez par des situations faciles, simplement pour vous échauffer, puis semaine après semaine, montez un peu la difficulté en visant des situations qui vous semblent plus « difficiles ».
Votre but n’est pas de réussir forcément les exercices mais de les faire et d’observer ce qui se passe (en fait rien de grave ! )
Sources : « Imparfaits, libres et heureux, pratiques de l’estime de soi », Christophe André, éditions Odile Jacob.
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Thierry Pacaud Dirigeant, Coach Systémique exécutif, praticien en PNL | Président du Cercle pour la Motivation