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Je voudrais rappeler combien l’échec au travail est nécessaire pour réussir et innover. L’échec fait en effet totalement partie du processus d’apprentissage ; il est par conséquent essentiel d’apprendre à surmonter un échec professionnel afin d’adopter une posture positive dans ses missions et projets futurs: « l’échec est tout simplement l’opportunité pour recommencer de façon plus intelligente cette fois » Henri Ford.
Accepter l’échec pour progresser
Une bonne illustration de ce processus est celui de l’enfant qui apprend à marcher. En connaissez-vous beaucoup d’enfants qui, un matin, d’un seul coup, se sont redressés et ont marché d’un pas ferme et assuré ? Non, l’enfant qui apprend à marcher commence d’abord par tomber des dizaines de fois. Et, c’est grâce à sa persévérance, combinée aux encouragements de son environnement, qu’il va réussir à faire son premier pas, encore hésitant et tremblant.
Apprendre à surmonter un échec, c’est apprendre à le vivre comme une simple étape du processus d’apprentissage pour s’améliorer, et non le vivre comme une sanction définitive.
Le système d’éducation, familiale et scolaire devrait nous préparer au « tâtonnement expérimental » (Piaget).
Échec ou « non encore réussite » ?
En France, globalement, le système éducatif sanctionne l’erreur, ne laisse pas sa place à l’erreur. Cette quête de la perfection nous tétanise face à un échec éventuel, réfrigère les initiatives, l’audace, la créativité.
Pire, le professionnel qui a vécu un échec au travail en a « honte » et préfère « l’oublier » ; ce faisant comment faire pour s’améliorer ? développer l’esprit d’initiative ? le goût, le courage d’entreprendre ?
Selon nous, il est important, surtout dans l’univers professionnel actuel, d’apprendre à dédramatiser l’échec, qu’on pourrait appeler «non-encore réussite ».
Cette relativisation des échecs prend particulièrement sens dans le cadre de l’entreprise ou dans un monde qui bouge vite et réclame toujours plus de performance et de résultats, les cadres et collaborateurs doivent pouvoir oser prendre des risques (et les possibles échecs professionnels afférents) pour réussir !
Dans la culture anglo-saxonne, les entrepreneurs parlent facilement d’une société ou d’une initiative qui n’a pas fonctionné. Ils estiment que les gens apprennent de leurs erreurs. En France, c’est totalement différent : dès lors que nous demandons à quelqu’un de raconter un échec personnel, il se renferme, craignant sans doute qu’on ne lui colle une étiquette de « perdant ».
Aux États-Unis, l’élève est systématiquement félicité et encouragé, même s’il se trompe de réponse… Qu’en est il en France ?
Or, l’on peut se demander si cette peur et cette stigmatisation de l’échec ne sont pas une source de paralysie et un frein à la prise d’initiative, à la créativité et à l’innovation.
Dans un débat récent, le New York Times vantait les mérites d’une bonne chute dans le processus d’apprentissage d’un enfant. Tomber d’un arbre c’est prendre conscience du danger, mais c’est également l’obligation d’apprendre à s’accrocher aux branches.
Il remplace la négation du risque par l’apprentissage du risque. L’échec en lui même n’a pas d’intérêt. L’échec est intéressant et utile quand il devient une façon formidable de se perfectionner et d’apprendre, de faire le tour d’une problématique. C’est ce qui permet d’avancer, de grandir.
C’est là tout l’enjeu de l’« approche didactique de l’échec » qui commence à percer en France: faire progressivement accepter l’idée que l’échec au travail est riche voire nécessaire, qu’il permet d’avancer et de se perfectionner (voir la Journée de l’Erreur ou les conférences FailCon).
L’échec au travail, un risque assumé
Pour nous, chez Team For development, nous croyons en l’homme et sa capacité à apprendre de ses échecs ! Bien sur il ne s’agit pas de se préparer à l’échec comme réponse probable à une tentative, mais à la capacité à admettre un échec comme une étape d’apprentissage, de progrès : un risque raisonnable.
Nos interventions en coaching, que ce soit en individuel ou en coaching d’équipe intègrent parfois un travail sur cette problématique dans un esprit orienté « solutions et performances ».
Considérer l’échec comme une simple possibilité (un risque mesurable et accepté) et mobiliser tous les moyens et énergies vers la réussite et l’atteinte de l’objectif.
Pour terminer, je vous rappelle quelques exemples de brillantes réussites qui ont démarré par des échecs :
Henry Ford : Connue aujourd’hui pour sa célèbre entreprise de voitures américaines, son succès, loin d’être fulgurant, connus cinq fois l’échec de ces entreprises avant de connaitre le succès par Ford Motor Company.
Akio Morita: Créateur de Sony, celui-ci à connu un revers cuisant dès le lancement de cette entreprise par l’échec d’une création qui s’est vendu à moins de 200 unités. Loin de céder à la fatalité de cet échec, lui-même et ses partenaires ont faits preuve d’un engagement et d’une détermination les propulsant au rang de cette société mondialement connue.
JK Rowling
Avant que Rowling fasse fortune avec Harry Potter, elle était sans le sou, très déprimée, au bord du suicide. Grâce à son travail acharné et sa détermination, Rowling a échangé son statut de bénéficiaire de l’aide sociale à celui d’une des femmes les plus riches au monde en l’espace de cinq ans. Dans son discours à Harvard, elle a commencé de parler de ses échecs et déboires avant de devenir célèbre.
Et, je laisse à Churchill la phrase de conclusion : « Le succès c’est d’aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme »
Thierry Pacaud. Dirigeant, Coach Systémique exécutif certifié, Psychopraticien en Programmation Neuro-Linguistique (PNL)| Président du Cercle pour la Motivation | Vice-Président Paris IdF de l’International Coach Federation